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• 1867; de populaire, avec un suff. fam. -o♦ Fam. Peuple, populace. C'est encore le populo qui trinque.♢ Grand nombre de gens. ⇒ foule. Quel populo ! ⇒ monde.⇒POPULO, subst. masc.Pop., fam.A. —1. Péj. Synon. de peuple (v. ce mot C 1), populace. Flatter le populo; brave populo. [Il] faisait l'admiration du populo avec ses larges épaules (RICHEPIN, Braves gens, 1886, p.491). Mais dites-moi donc à quoi il peut servir not' député, un gros salaud qui est déjà millionnaire et qui se tape la tête avec l'argent du Populo (AYMÉ, Brûlebois, 1926, p.135):• ♦ Les jeunes socialistes qu'il pouvait y avoir à Doncières quand j'y étais, mais que je ne connaissais pas parce qu'ils ne fréquentaient pas le milieu de Saint-Loup, purent se rendre compte que les officiers de ce milieu n'étaient nullement des «aristos» dans l'acception hautainement fière et bassement jouisseuse que le «populo», les officiers sortis du rang, les francs-maçons donnaient à ce surnom.PROUST, Temps retr., 1922, p.743.2. Foule, multitude. Il y a du populo; c'est plein de populo. Des marchands des quatre saisons et autres glapissent et chantonnent, tout un populo s'écoule: mitrons, trottins et le reste (VERLAINE, Souv. et fantais., 1896, p.263). Le populo s'ameutait et loin de se fondre le nombre des bagarreurs grossissait à vue d'oeil dans les deux camps (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p.265).B. —Vx. Petit enfant. Ces pertes-là [des enfants qui meurent] se réparent, et tant qu'il y aura sur la terre des hussards de mon calibre, et de jolies cocottes, un populo de plus ou de moins ne sera pas une affaire ([LECLAIR], Médit. hussard, 1809, p.xj). Je suis marié, j'ai trois populos (BERLIOZ, Grotesques mus., 1859, p.26).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. 1694-1835: ,,petit enfant gras et potelé``. Sens mod. (peuple): des rassemblements populos. Étymol. et Hist.A. Fin XVes. «enfant» (Farce des troys nouveaulx Martirs, éd. G. Cohen, Rec. des farces fr. inédites du XVes., XL, 224, cf. Romania t.71, p.527); 1690 «grand nombre d'enfants» (FUR.). B. 1866 (DELVAU, p.313: Populo, s. m. Le peuple —dans l'argot des bourgeois). A dér. du lat. pop. puppa (v. poupée, poupon, FEW t.9, p.602a). B dér. du rad. de populaire avec termin. fam. -o, prob. sur le modèle de aristo pour aristocrate (FEW t.9, p.177b).
populo [pɔpylo] n. m.ÉTYM. 1867; de populaire, d'après proprio; un autre populo, vx (1490, « petit enfant »; 1690, « marmaille »), vient de puppa « poupée ».❖♦ Familier.1 Peuple, populace. || C'est encore le populo qui trinque.1 Les jeunes socialistes (…) purent se rendre compte que les officiers de ce milieu n'étaient nullement des « aristos » dans l'acception hautainement fière et bassement jouisseuse que le « populo », les officiers sortis du rang, les francs-maçons donnaient au surnom d'aristo.Proust, le Temps retrouvé, Pl., t. III, p. 743.2 (1904). Grand nombre de gens. ⇒ Foule. || En fait de plage tranquille, c'est plein de populo !2 (…) j'ai vu des flics, des cipaux (gardes municipaux), un peu de populo désœuvré (…)J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. V, XXVIII, p. 292.REM. Le mot, souvent péj. à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, tend à vieillir.
Encyclopédie Universelle. 2012.